Archives de catégorie : Livres sur New York

Calendrier de l’avent : 3

Lisa était entrée dans la police par nécessité. La fibre et la vocation ne l’avaient jamais habitée. Pourtant elle descendait d’une longue lignée de policiers. Un de ses ancêtres avait débarqué à Staten Island à la fin du XIX° siècle. Il avait trouvé une place au sein de la police new-yorkaise grâce à un cousin irlandais, puis son grand-père et son père avaient suivi la même voie. Un chemin qu’elle n’avait jamais envisagé. Non, à partir l’âge de neuf ans, son rêve avait été la musique, depuis le jour où sa mère l’avait inscrite à des cours de piano.
Pendant une dizaine d’années, elle avait continué l’apprentissage de cet instrument, puis avait suivi des leçons de chant, tout en poursuivant ses études et en jouant tous les dimanches sur l’harmonium de l’église.
À vingt ans, elle avait postulé pour la prestigieuse Julliard School, une école privée du spectacle située au cœur de New York, dont la réputation dépassait les frontières des États-Unis. Elle avait été prise après une audition et ce fût le plus beau jour de sa vie. Malheureusement, dans la semaine suivante arriva le plus terrible jour de sa vie.
Une petite frappe, défoncée au crack, avait poignardé à mort son père, un policier passionné, alors que celui-ci venait de l’arrêter après un sordide braquage. Ce drogué avait mis fin à sa carrière de musicienne et de chanteuse. Fille unique, elle s’était retrouvée avec sa mère qui n’avait jamais travaillé, à devoir assumer le prêt de la maison, les cotisations d’assurance-maladie et tout le reste.
L’argent demeurait toujours le nerf de New York et de tous les Américains. Sans lui, la vie vous rejetait sans ménagement. Sans lui, les portes de la Julliard School s’étaient définitivement fermées devant elle. Son père l’avait toujours encouragée dans cette voie et l’avait poussée dans son ambition d’entrer dans le monde de la musique. Il avait économisé pour lui payer ses études, mais du jour au lendemain, la vie de Lisa s’était écroulée. Elle avait dû trouver un emploi pour manger.
Heureusement, des amis de son père avaient réussi à la faire entrer dans la police. Ce n’était pas très glorieux, mais elle n’avait pas refusé cette aide.
Elle avait commencé au bas de l’échelle, à la circulation, puis, petit à petit, elle était montée en grade par concours, revancharde face à la vie, pour arriver au grade de Lieutenant.
Au début, son métier demeurait pour elle purement alimentaire : terminer de payer la maison de sa mère, puis son loyer à elle. Mais au fil des ans, elle s’était laissée prendre à son travail pour devenir une vraie flic qui ne lâchait aucune de ses enquêtes. Dans son commissariat, ses supérieurs la considéraient comme la plus teigneuse.
Le plus dur restait de côtoyer la mort. Elle ne s’y était jamais habituée et ne s’y habituerait jamais. Les autres policiers regardaient la mort avec dédain, pas elle. Et chacun des cadavres qui avait jonché sa carrière continuait de l’accompagner dans sa vie de tous les jours. Pour l’instant sa santé mentale tenait, mais elle avait peur de sombrer dans l’alcoolisme comme de nombreux collègues.
Au fil des ans, sa passion de la musique s’était diluée pour devenir un vague souvenir. Elle avait définitivement tiré une croix sur ses ambitions artistiques. Parfois, elle éprouvait des regrets, d’avoir manqué sa vocation.
Elle s’était mariée avec un policier, mais encore une fois le travail avait brisé le couple. Les papiers du divorce n’avaient été qu’une pure formalité. Ils s’étaient séparés bons amis et se revoyaient de temps en temps. Depuis cinq ans, elle vivait seule dans un appartement de Chelsea qu’elle louait une petite fortune, mais elle ne voulait pas quitter Manhattan. Parfois un homme passait un jour ou deux dans son lit, guère plus. Ensuite, elle replongeait dans les enquêtes qui étaient devenues sa vie.
Et puis il y avait tout juste un an, pour son trente-troisième anniversaire, sa mère l’avait invitée dans un restaurant de Little Italy. À la fin du repas, elle s’était levée, lui avait pris la main pour l’entraîner devant un piano droit qui trônait dans un coin de la salle. Elle avait lancé un : joyeux anniversaire, il est à toi, c’est ton cadeau.
Lisa avait failli rire devant l’incongruité du présent, mais elle s’était retenue en voyant les larmes couler sur les joues de sa mère. Elle s’était assise devant le piano. Pendant un instant, l’idée de se lever, de quitter le restaurant l’avait effleurée, mais elle l’avait abandonnée car sa mère avait dû économiser dollar après dollar pendant toutes ces années pour lui offrir ce piano. Elle avait ravalé sa rage, soulevé le couvercle.

Calendrier de l’avent : 2

Lisa réajusta les écouteurs de son iPhone sur ses oreilles et fredonna les paroles de la chanson de Willie Nile : Streets of New York.
Deux joggeuses la dépassèrent en courant tandis qu’un groupe de cadres buvaient leur café en marchant d’un pas rapide vers leur banque tout en discutant sur le cours du Dow Jones. Elle entra dans le Starbuck, éteignit son portable et attendit patiemment son tour comme tout New-Yorkais. Jamais il ne lui serait venu l’idée de prendre la place d’un autre.
Elle commanda un double expresso et, quand elle fut servie, elle s’assit sur un tabouret devant la vitre donnant sur l’avenue. Elle appuya sur play, puis rajouta du sucre dans sa tasse. Son son regard se perdit dans la rue.
Sa journée de travail s’achevait, elle pouvait souffler avant d’attaquer la suivante, totalement différente. Willie Nile laissa place à Harry Belafonte et son New York Taxi. Et pour répondre à la chanson, toute une vague de taxis jaune passa devant elle en file ininterrompue, comme si les rues de New York leur appartenaient et qu’ils avaient chassé tous les véhicules. Les taxis, un autre des symboles forts de New York.
Lisa dégusta son café, et huma l’odeur qui régnait dans le Starbuck. Elle savoura cet instant de tranquillité qu’elle s’accordait, un moment rare dans sa vie de folie. Elle regarda sa montre, vingt heures trois, encore trente minutes avant d’attaquer sa seconde journée, trente minutes de calme.
Elle but une nouvelle gorgée, ferma les yeux et les rouvrit aussitôt en sursautant. Elle renversa du café sur la table. Le corps nu d’une jeune femme venait de s’imprégner dans son esprit. Elle essaya de chasser cette vision, mais rien n’y fit. Elle pensa au match de basket auquel elle avait assisté la veille, sans résultat. Elle ferma à nouveau les yeux, et se concentra sur la voix chaude de Belafonte en imaginant tous les taxis de New York roulant dans les immenses avenues. La chanson n’était plus qu’un lointain murmure et les taxis n’existaient plus pour elle. Le visage tuméfié de la jeune femme demeurait gravé dans son cerveau.
Lisa comprit qu’elle ne s’en débarrasserait aussi facilement. Quatorze années dans la police new-yorkaise, cela laissait des traces indélébiles. Quatorze années à voir des cadavres, et elle ne s’y habituait toujours pas. Sans parler des interrogatoires des criminels, violeurs et autres monstres engendrés par la ville. Quatorze années sans véritable répit, à toujours combattre le crime, sans espoir de gagner la partie.
Avec la pression de la hiérarchie et des politiques pour qui New York devait être une métropole sûre. Une ville où les touristes pourraient se promener la nuit dans le métro sans risquer une agression. La police était presque arrivée à ce résultat. Le crime avait quitté en grande partie le quartier de Manhattan pour se réfugier dans les autres boroughs. Le maire était content de sa politique sécuritaire et maintenant il pouvait s’attaquer au danger des boissons gazeuses et à l’obésité. Un fléau autrement plus difficile à éradiquer que la mafia.
Et pourtant des assassinats se déroulaient toujours dans la Grosse Pomme, comme celui commis la veille et dont l’enquête lui avait été confiée. Une femme d’une vingtaine d’années, belle, blonde, sans doute originaire d’Europe de l’Est, sûrement une prostituée, avait été sauvagement tuée.
Vu la violence des coups portés sur le visage et sur le corps, Lisa avait d’abord parié pour un mac pas satisfait de la recette. Seulement, sur le ventre de la femme étaient peints de façon abstraite deux immeubles côte à côte avec, juste au-dessous des seins : un soleil. Et, au centre de l’astre, un point rouge où le tueur avait frappé.
Lisa ne savait pas si le dessin se trouvait là avant le meurtre ou s’il était l’œuvre de l’assassin. Selon la réponse à cette question, son enquête pouvait prendre des tournures différentes. Elle attendait les résultats de l’autopsie que devaient lui communiquer le lendemain matin ses collègues. Ensuite, elle savait qu’elle devrait plonger dans le monde glauque de la prostitution ou pire, dans le cerveau d’un malade.
Mais ce soir, elle ne voulait plus penser à la jeune fille ni à son meurtrier. Cela serait dur, mais elle devait y arriver.

calendrier de l’avent : 1

SONY DSC

Comme promis voilà mon modeste calendrier de l’avent.

A partir de l’ouvrage Manhattan Ghost de Mickaël Laguere & Phiippe Ward

pour avoir une idée : Manhattan Ghost (riviereblanche.com)

pour voir l’avis de lecteurs : Manhattan Ghost – Philippe Ward – Babelio

La première photo de Mockaël

et le débur de l’histoire

1

Manhattan

30 Mai

08 h 25 PM

The streets of New York
A maze made of iron and stone.
A labyrinth complete,

With edges that cut through the bone.

Les rues de New York,

Un dédale de fer et de pierre.

Un labyrinthe complet,

Aux bords coupants jusqu’à l’os.

They come by the millions,
The hipster, the prince and the clown.
They come ‘cause they know that
Something’s going down…
On the streets of New York.

Ils viennent par millions,

Le hipster, le prince et le clown.

Ils viennent parce qu’ils savent que

Quelque chose descend…

Dans les rues de New York.

Willie Nile : Streets of New York

On the streets of New York

Les rues de New York, Lisa Kilpatrick les connaissait par cœur. Elle était une pure New-Yorkaise ; née trente-quatre ans plus tôt au Lenox Hill Hospital, au cœur de l’Upper East Side, elle avait toujours vécu dans cette ville. Ses seules infidélités avaient été des voyages scolaires à Washington, Boston ou Providence et un voyage de noces à Las Vegas. Voyage qui ne lui avait pas porté bonheur, car elle avait divorcé deux ans plus tard, pour diverses raisons.

Vêtue d’un jean et d’un blouson en cuir noir, Lisa sortit de la bouche de métro au coin de la 14th Rue. Elle marcha d’un pas rapide vers le Starbuck situé un peu plus loin sur la 8th Avenue.

Malgré son mètre soixante-dix-neuf et sa longue chevelure rousse, héritage de ses ancêtres irlandais, elle passait inaperçue dans New York. Personne ne se retournait sur son passage pour la regarder comme un animal curieux. Les New-yorkais étaient trop pressées pour prêter attention aux autres.

Lisa adorait le caractère bien trempé de cette ville qui, et ce n’était pas une légende, ne dormait jamais. Lisa l’aimait, malgré cet individualisme et cette quête effrénée du billet vert. New York bougeait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept et trois cent soixante-cinq jours par an, un véritable mouvement perpétuel.

LA NOUVELLE ECO : deux livres poitevins pour vous transporter depuis chez vous à New York et Londres

Lundi 23 novembre 2020 à 5:13 – Par Vincent Hulin France Bleu Poitou

Pour voir les livres

LA NOUVELLE ECO : deux livres poitevins pour vous transporter depuis chez vous à New York et Londres (francebleu.fr)

Fantrippers, la petite entreprise de la Vienne s’adapte avec le confinement: des poitevins passionnés de la « pop culture » sortent deux beaux livres sur New York et Londres à travers 100 secrets de lieux mythiques de films, séries, musiques, bd ou encore romans. Photos, histoire et anecdotes.

Le quartier général de SOS Fantômes, la bouche de métro de Maryline Monroe, l’appartement de Bridget Jones, la résidence de Black et Mortimer ou encore le passage piéton d’ Abbey Road pour la pochette du disque des Beatles : Fanspots Stories New York et  Londres : 100 secrets de lieux mythiques sont nés dans des têtes poitevines. A cause du Covid plus possible de voyager avec les guides fantrippers du coup c’est le voyage qui vient à vous et ces beaux livres sont sortis quelques jours avant ce 2ème confinement. 

Nicolas Albert, l’un des deux auteurs, compte bien apporter de l’inspiration au Père Noël : « C’est vrai qu’on a imaginé ces livres pendant le premier confinement, comme on ne pouvait plus voyager avec nos guides on s’est dit du coup c’est le voyage qui va venir à nos lecteurs. Alors ce n’est pas du tout le même usage que les guides que nous avons sortis pour visiter New York ou Londres à travers le prisme de la pop culture, là c’est à garder chez soi, dans son salon et à ouvrir à la moindre bonne occasion, après avoir écouté une chanson des Beatles par exemple, lu une BD ou un roman qui se déroule dans l’une des ces villes, ou pour revoir les lieux de tournage d’un film ou d’une série culte ».

Concernant la distribution, et bien les auteurs comptent sur le « clic and collect » des librairies ou encore la vente en ligne depuis le site internet de de fantrippers. 

« Les livres sont à 34,90 euros mais nous offrons les frais de port » précise Nicolas Albert

Le calendrier de l’avent de Vision de New York

A partir du 1° décembre je vous proposerais un petit calendrier de l’avent, avec les photos et le texte de Manhattan Ghost

https://ward.noirduo.fr/index.php?page=manhattan-ghost

Et puis vous pourez gagner des livres pour Noël en lisant et en regardant les photos.

Vous trouverez aussi la playlist pour écouter de la musique en lisant l’histoire et en admirant les photos.

Rendez-vous le 1° décembre sur ce blog

https://www.visiondenewyork.com/

A lire pendant le confinement : Manhattan Ghost

https://www.riviereblanche.com/art-books-artbook-08-manhattan-ghost.html

Philippe Ward (textes) & Mickael Laguerre (photos)
ART BOOK 08. Manhattan Ghosts
ISBN-13: 978-1-61227-298-6
60 pages – 12 euros

Elle attendit que son coeur reprenne un rythme normal avant de se décider à gagner le bar. Elle allait être en retard maintenant.
– Bonjour Lisa.
La jeune femme se retourna brusquement, surprise d’être ainsi abordée dans ce quartier.
– Peter, mais que fais-tu ici ?
Elle s’arrêta soudain, consciente de l’incongruité de sa question. Peter était décédé trois ans plus tôt d’un cancer généralisé dû au surmenage, à l’alcool et surtout à l’abus de cigarettes. Et il se trouvait face à elle, vêtu du costume bleu que Lisa lui avait toujours connu. Ses épaules étaient plus voûtées, son visage plus pâle que dans ses souvenirs. Il lui souriait.
– Tu es resplendissante, comme toujours.

Lisa Kilpatrick, une pure New-Yorkaise, travaille dans la police, mais sa véritable passion demeure la musique. Un soir par semaine, après son service, elle joue du piano et chante dans un club new-yorkais. Un jour, elle assiste au Manhattanedge. Un soir par an, le soleil couchant se retrouve juste au milieu de la 14th Rue, dans un alignement parfait vers l’Ouest. Et là, elle va basculer dans un autre monde, celui des Fantômes de Manhattan.

Manhattan Ghosts est un hymne à New York. A travers des photos et un texte, c’est toute la grosse pomme que vous dévoilent Mickael LAGUERRE et Philippe WARD.

New York mania, un indispensable pour les amateurs

Pour voir l’article

On dit souvent que la littérature peut nous faire voyager et c’est d’autant plus vrai avec New York mania, le carnet de voyage d’Elisabetta Cirillo illustré par Monica Lovati. Omniprésente dans la pop-culture et l’imaginaire collectif, New York fait rêver ou enrager c’est selon, mais grâce à ce très beau guide, vous en apprendrez plus sur ce qui fait la ville, ce qui passionne ses habitants et les endroits à ne pas manquer lors de votre prochaine visite dans la Grosse Pomme.

Savez-vous pourquoi de la fumée s’échappe des plaques d’égout de la ville ? Avez-vous déjà visité la station de métro qui se cache sous Manhattan ? Où se trouvent les meilleures librairies ? Où manger les meilleurs hamburgers de la ville ?

Tout cela et bien plus encore, vous l’apprendrez en lisant New York mania.

Une mine de conseils

Le livre est structuré en plusieurs sections comme à savoiroù se promener ou encore New York par quartier, ce qui permet au lecteur de naviguer facilement dans l’ouvrage et sélectionner les informations dont il a réellement besoin, que ce soit pour en apprendre plus sur la ville ou préparer son futur voyage. En effet, l’autrice consacre à chaque sujet une double page richement illustrée, avec une explication du phénomène et de nombreuses adresses insolites pour vous faire votre propre idée. Dès lors, que vous soyez amateur de théâtre, fan de série TV ou gourmet, ce guide vous donnera les clés pour assouvir votre passion dans la ville qui ne dort jamais.

Loin des clichés que chacun peut avoir sur la ville, New York mania vous emmènera en voyage dans une ville à part, loin des lieux habituellement conseillés aux touristes, et plus important encore, vous aidera à comprendre ce qui fait le quotidien de ses habitants, avant peut être que vous vous lanciez dans l’aventure, et tentiez de devenir un vrai New-yorkais vous-même.

*11 novembre 2020 Vincent Penninckx BDLivres divers 0

Lundi Librairie : Carnets de New York – Paolo Cognetti

By Caroline Hauer At novembre 09, 2020  0

En 2003, Paolo Cognetti a vingt-cinq ans lorsqu’il se rend à New York pour la première fois. Le coup de foudre est immédiat. Il a l’éclat des belles évidences. Attiré tout d’abord par les quartiers emblématiques retiennent, il se prend rapidement d’affection pour les lieux empreints l’histoire, parfois abandonnés, les anciennes zones industrielles, les usines désaffectées, les terrains vagues. Jusqu’en 2006, il multiplie les séjours professionnels dans la Grosse Pomme en tant que réalisateur d’une série documentaire au sujet de la littérature américaine. Puis happé par sa passion naissante, il ne cessera de revenir arpenter les rues de la ville, crayons et carnets en poche. Publiés en 2010 en Italie sous le titre « New York è una finestra senza tende » aux éditions Laterza, ces récits d’escales à la rencontre de la cité l’entraînent sur les pas de ses auteurs fétiches. Les textes de ses flâneries sont ponctués de nombreuses citations puisées dans leurs œuvres.  
Paolo Cognetti se glisse dans l’ombre de ses maîtres en littérature, Walt Whitman, Herman Melville, Truman Capote, J-D Salinger, Jack Kerouac mais également les contemporains comme Colson Whitehead. Par association, il découvre le Manhattan des gratte-ciels, le Brooklyn des écrivains, le Queens, les rives de l’Hudson et de l’East River. Il se penche particulièrement sur les quartiers populaires où les vagues successives d’immigration ont formé des creusets de civilisations. Au fil de ses promenades, Paolo Cognetti acquiert une connaissance intime de la ville qu’il fait matière littéraire. Il capte la poésie de cette mégalopole, saisit au vol les facettes méconnues, scruter l’évolution des endroits devenus familiers, s’interroge sur leur passé, leur devenir.
Né à Milan en 1979, Paolo Cognetti, auteur de recueils de nouvelles, d’un récit de voyage, était plutôt connu pour son goût de la solitude et son attrait pour les hauts sommets, l’Himalaya, Metan, Val d’Aoste. « Les Huit Montagnes » son premier roman est lauréat du prix Médicis étranger 2017, prix François Sommer et Premio Strega l’équivalent du prix Goncourt en Italie. Dans ces « Carnets de New York », l’élégance d’une plume alerte, poétique, s’associe au récit intimiste. Cicérone inspiré, il traduit en mots la fascination qu’il éprouve pour la ville. Il nous parle de chaleur humaine par le biais d’anecdotes amusantes, touchantes, révélant un sens de l’observation aigu. La sobriété de son écriture ciselée, style alerte et précis, rend compte des contrastes d’une cité si dépaysante vu d’Europe, variations nuancées qui célèbrent l’altérité, volupté de la langue, richesse des descriptions. Au gré de ses randonnées urbaines, il a dessiné neuf cartes pour illustrer son propos et incarner sa géographie très personnelle de cette ville.
Depuis le Ozzie’s Coffe Shop où il écrit, Paolo Cognetti embrasse la fantaisie d’une New York polymorphe, véritable kaléidoscope multiculturel. Il arpenter les rues de la ville qui ne dort jamais pour nous conter les liens noués, il a un faible pour les anti-conformistes, les rencontres inattendues. Les nouveaux amis se comptent parmi la diaspora italo-américaine comme Bob son logeur, qui a appris l’italien dans les livres d’Alberto Moravia et les chansons de Jimmy Fontana sans jamais avoir visité la terre de ses ancêtres. Les jeudis sont dédiés à la pizza. Les traditions américaines parfois le laissent sur le carreau, comme le loupé d’un Thanksgiving fêté en solitaire ou bien lui font vivre la carte postale tel ce compte à rebours de la nouvelle année à Times Square. C’est un bonheur rare de suivre Paolo Cognetti dans ses virées.
Carnets de New York Paolo Cognetti – Editions Stock Collection La Cosmopolite 

un autre avis sur Manhattan Marilyn

https://www.babelio.com/livres/Ward-Manhattan-Marilyn/847719/critiques?tri=dt&fbclid=IwAR0t1iB18RiDQceLVDut2pfTCLoRiTFiG3Lr6wEmbAhBZekCv-uDMfH3GNU


Regis80   08 novembre 2020
★★★★★★★★★★Phillipe Laguerre est également connu sous le nom de Phillipe Ward¸un nom qui fait tilt aux amateurs de littérature de l’imaginaire. Citons au hasard « La Fontaine de Jouvence » chez Rivière Blanche et sa série « Lasser, détective des dieux » chez Critic, cosignée avec Sylvie Miller qui obtînt le prix de l’uchronie en 2013.
Mais il a nous a également déjà régalé de polars dont le très recommandé « Dans l’antre des dragons ».
Nous avons ici affaire à un thriller qui nous emmène à New York, une des passions de l’auteur. Je me contenterais de renvoyer le lecteur à sa série d’anthologies « Dimension New York » chez Rivière Blanche ou il nous fait partager sa passion à travers le prisme de l’imaginaire avec l’aide de la fine fleur de la science-fiction française.
Ce n’est pas la première fois que l’auteur nous emmène dans la Grosse Pomme par le biais d’un polar. « Manhattan Ghosts » illustré par de magnifiques photos en était déjà la preuve et c’était un coup de maître.
Eh bien, cette fois-ci , c’est mieux. L’auteur a inclus dans son intrigue, une bonne dose d’histoire secrète qui sans alourdir son histoire en versant dans le complotisme, nous prend à lag orge et nous emmène jusqu’à la fin. Difficile de lâcher le roman et aussi une folle envie de vérifier les fondements historiques du récit de l’auteur !
Et c’est important ! Comme quoi la littérature populaire vous ouvre à la curiosité !
Le pitch de ce livre ?Kristin Arroyo, ancienne marine en Irak découvre dans les documents de son grand-père décédé, de troublants photos de Mariyn Monroe. Elle ne sait pas qu’elle va être embarqué dans un engrenage mortel.. On se retrouvera dans une uchronie qui plaira aux amateurs du genre.
La mort de Marilyn est l’une des théories complotistes les plus répandues mais la façon dont Phillipe Laguerre-Ward l’utilise est plutôt originale. Il égare le lecteur ( et ses héros) sur nombre de fausses pistes et la conclusion est plutôt surprenante.
Son style clair, incisif et une écriture fluide n’est pas pour rien pour faire de ce roman un véritable turn-over.
Les personnages ne sont pas stéréotypés . Kristin est loin de répondre à l’image du vétéran en retraite paumée. Elle est combattive met séduisante mais fragile et Phillipe Laguerre nous la campe avec empathie et beaucoup de couleur. de même, les autres personnages comme ceux du photographe curieux et du milliardaire sont intéressants par leur évolution même. Sympathiques au départ mais apparemment peu concernés par les événements extérieurs, ils en arriveront à risquer leur vie et l’auteur nous rend très crédible cette évolution.
Le camp des méchants est bien( ?) décrit et l’auteur en profite pour pousser un cri de colère contre certains groupes bien connus gravitant autour du pouvoir que dénonçait déjà Eisenhower lorsqu’i quitta le pouvoir.
Les passages du livre où sont racontés ces agissements sont les plus effrayants du livre. Et l’on est probablement, hélas pas loin de la vérité.
On y ajoutera pour l’aspect social, la révolte dont l’auteur se fait l’écho au début du livre . Quand à la situation des vétérans devenus SDF, elle fait l’objet de pages hallucinantes et nous ramène à la réalité de ces Etats-Unis.
Enfin, le personnage principal de l’auteur c’est encore et toujours New York ; Son amour pour cette vile transpire à chaque page et j’en serais presque à vous recommander d’emmener ce livre avec vous dés que vous poserez le pied à New York. Mettre les pieds dans les pas des héros vous fera plonger au coeur de la vile-monde.
On l’a compris c’est un sacré bouquin que l’auteur nous offre ! Dans la ligne directe de « Manhattan Ghosts » ,pour lequel l’auteur se permet un clin d’oeil dans les dernières lignes.. Une suite en préparation ? On l’espère !