OCCUPY WALL STREET, DIX ANS APRÈS (3/4). Présidence de Donald Trump, inégalités toujours plus abyssales… La décennie écoulée aux États-Unis a-t-elle sonné le glas de l’esprit révolutionnaire d’Occupy Wall Street ? Non, car le mouvement a transformé le paysage politique, et nourri d’autres combats, de MeToo à Black Lives Matter.
Lorsque le maire de New York, Michael Bloomberg, prit la parole devant la presse le 15 novembre 2011, quelques heures après avoir fait évacuer Zuccotti Park de ses occupants, il lança, non sans sarcasme : « Ils devront désormais occuper l’espace avec le pouvoir de leurs arguments. » Le défi était tentant. Le mouvement Occupy, lancé à Wall Street avant de s’étendre à tout le pays, bénéficiait de l’approbation d’une majorité de la population américaine. Et il s’insérait dans une vague de protestations mondiale : cette même année, de l’Amérique du Sud aux pays arabes ou en Europe du Sud, et malgré des situations nationales très différentes, de larges protestations populaires réclamaient un peu partout la fin de systèmes politiques et économiques fondés sur l’injustice. Expulsé des places froides des villes qu’il s’était réappropriées pour en faire des lieux de vie collective révolutionnaires, le mouvement allait-il réussir à inscrire sa méthode et sa doctrine dans la durée ?
Les Européens en « rêvaient » : après 20 mois de fermeture des frontières américaines due à la pandémie, New York rouvre ses bras aux visiteurs du Vieux continent même si la Grosse Pomme ne retrouvera qu’en 2024 son effervescence touristique d’avant la crise.
Et depuis quelques jours, l’île de Manhattan — poumon économique mondial et aimant touristique international — est nettement plus animée, avec une amorce de retour des Européens.
À l’instar d’Eglantine Lasserre, une Bordelaise de 40 ans, qui, dès lundi (8 novembre), a pris le premier avion depuis la France : « New York a toujours été un rêve. Quand j’ai entendu parler de la réouverture des frontières, j’ai sauté sur l’occasion et suis arrivée directement », raconte-t-elle tout sourire à l’AFP, au milieu du célébrissime décor d’écrans géants publicitaires de Times Square.
C’est sous l’impulsion de la très dynamique Sandrine Mehrez-Kukurudz que Rencontre des Auteurs Francophones organise, le 30 novembre au National Art Club de New York, son premier Festival des Auteurs Francophones. Au programme, de la littérature francophone, beaucoup d’ouvrages, des auteurs et de la bonne humeur. Le tout dans un cadre tant prestigieux qu’historique.
Voilà le photographe de Manhattan Ghost dont vous avez pu admirer les photos
Bonne année 2021 et merci d’avoir lu ce calendrier de l’avent un peu special.
Voilà Manhattan Ghost est fini, photos de Mickaël Laguerre – Texte de Philippe Ward.
En reisant le texte, je me suis mis dans l’idée de continuer cette enquête avec Lisa et surtout John Lennon comme enquêteur. Et puis j’ai mis de côté cette idée, jussqu’à ce mois de décembre qui a coincide avec le 40° anniversaire de John Lennon et ce petit calendrier de l’avent. Alors à l’aube de cette année 2021, je ne sais pas si je vais écrire ce roman. Si vous avez lu Manhattan Ghost si vous avez aimé, alors un like tout simple, si vous n’avez pas aimé, pas de like et si j’ai un certain nombre de like (allez je suis fou, je vais dire 100) je terminerais cette histoire.
Merci
Philippe Laguerre-Ward
10
Coney Island
31 Mai 2012
09 h 28 am
Brooklyn by the sea Dimanche après-midi C’est une vieille promenade Sur de longues planches malades C’est la mer Noire en petit Tout le long de Brighton Beach A Brooklyn by the sea
Mort Shuman : Brooklyn by the sea
Lisa regarda sa tasse vide. Elle hésita, elle avait du boire près de deux litres de café depuis son arrivée au commissariat à huit du matin. Elle avait passé une nuit blanche, sans pouvoir dormir. D’abord, elle avait recopié la tablature et les paroles de la chanson de John Lennon dans un fichier de son ordinateur et, pour plus de précaution sur un cahier, car au moins le stylo était une sécurité. Elle l’aurait bien joué et chanté pour l’enregistrer mais elle avait eu peur de réveiller les voisins. Elle s’était contentée de la fredonner en se filmant avec son smartphone.
Le sommeil la fuyant toujours, elle avait tourné en boucle son histoire, ne sachant pas si son cerveau lui avait joué un tour ou bien s’il existait un New York peuplait par les fantômes. Tout son esprit rejetait cette supposition, mais la chanson de Lennon revenait la faire changer d’avis.
Elle ne voyait personne à qui elle pouvait raconter son histoire. Sa mère l’aurait pris dans ses bras et lui aurait dit qu’elle travaillait trop, ses collègues l’auraient envoyée chez le psy de service.
Elle avait commencé à composer le numéro de téléphone de son ex, mais elle s’était arrêtée au dernier chiffre. Elle n’allait pas le réveiller en pleine nuit, il allait la prendre lui-aussi pour une folle. De toute façon, elle s’était rendue compte qu’elle ne voulait plus de son aide. Et puis les premiers rayons de soleil étaient apparus, elle avait pris une longue douche et s’était préparée pour aller travailler. Mais avant elle s’était assis au piano et, en effleurant simplement les touches, elle avait joué plusieurs fois la chanson sur New York.
Arrivée au commissariat, elle avait chassé dans un coin de sa mémoire son aventure de la veille pour se consacrer à son enquête. Elle ne voulait pas que son cerveau soit pollué par ces fantômes. Elle avait pris la décision de garder cette histoire pour elle, de n’en parler à personne.
Elle s’assit sur sa chaise, et ouvrit le dossier que lui avait confié son patron la veille : un vol dans une boutique de spiritueux, le patron s’était défendu et avait blessé le cambrioleur. Elle devait attendre qu’un hôpital ou médecin appelle la police pour le retrouver et l’enquête serait vite bouclée.
Elle lui tendit sa tasse, il la prit et se leva en disant :
— Tu as mauvaise mine, ta soirée ne s’est pas bien passée. Le concert n’était pas à la hauteur
Lisa hésita et puis décida de s’en tenir à sa décision.
— Non au contraire, tout a été parfait, mais je ne sais pas, l’excitation peut-être, je n’ai pas dormi de la nuit.
Elle secoua la tête et changea de sujet, le travail avant tout.
— Tu as lu le dossier sur le cambriolage que le boss nous a confié ?
— Oui, de la rigolade, à midi ce sera bouclé. Je vais chercher du carburant pour te tenir éveillée.
Elle regarda Mark Rainey quitter la pièce. Ils travaillaient ensemble depuis seulement deux mois, mais elle avait appris à l’apprécier. Il avait trente ans, marié, deux filles de trois et 5 ans, habité un appartement de Brooklyn. Plus petit qu’elle, toujours de bonne humeur, mais aussi un vrai flic accrocheur, et surtout spécialiste de la mafia russe. Ses parents avaient émigré d’URSS dans les années 70.
Il revint avec une tasse qu’il posa devant Lisa.
— Bois-le vite, changement de programme. Nous sommes attendus pour un crime. Ordre du patron.
Lisa fit la grimace en buvant le café brûlant.
— Pourquoi nous ? demanda-t-elle en reposant la tasse à moitié pleine. Pour une fois que nous avions une enquête facile.
— Un meurtre d’une jeune femme sur la plage de Coney Island. Tu es une femme et la morte serait d‘origine slave. Alors le boss nous colle cette affaire. Pas besoin de te faire un dessin.
Lisa poussa un long soupir de désappointement. elle se leva, prit sa veste, vérifia qu’elle avait bien son arme de service et soupira :
— Allons-y puisque nous ne pouvons pas aller contre la volonté de notre chef.
— Vu ton état, c’est moi qui conduit.
En quittant le commissariat, Lisa demanda :
— Tu en sais plus sur cette histoire.
— Non, mais Peter Stride doit nous briefer sur place.
— Connaît pas, répondit Lisa en montant dans la voiture.
Mark démarra, il mit le gyrophare et e fraya un chemin dans la circulation new-yorkaise. Ils arrivèrent à Coney Island une ancienne île devenue une péninsule après la Guerre de Sécession. Elle était célèbre pour ses plages donnant sur l’Océan Atlantique.
Ils se garèrent dans un parking relativement désert alors que durant l’été c’était la galère pour trouver une place. Plusieurs voitures de police et une ambulance se trouvaient déjà là.
L’un des policiers s’était éloigné du corps pour inspecter les lieux à la recherche d’autres indices. Lisa et Mark rejoignirent un petit groupe qui se tenait sur la plage autour du cadavre recouvert d’un drap. Un de leur collègue prenait des photos pendant que les autres discutaient l’air sombre. L’adjoint du légiste passa à côté d’eux en les saluant.
— Je vous donne rendez-vous à l’autopsie, dit-il en souriant.
S’il y avait bien un point que Lisa détestait dans son métier c’était les autopsies. Mais elle se forçait à y assister. Et pour l’instant son estomac avait toujours soutenu le spectacle qui s’était offert à elle.
Un homme s’avança vers eux, la quarantaine bien tassée, bedonnant, la calvitie naissante, le costume fripé.
— Peter Stride, se présenta-t-il en leur tendant la main. Content que vous preniez le relais.
La serveuse revint avec le verre, ce coup-ci elle le vida d’un trait. L’alcool lui brûla le palais. Elle sentit une douce chaleur monter de son estomac. Elle posa le verre sur le piano, tourna la tête et vit un homme se tenir debout devant elle.
Il était de taille moyenne, plus petit qu’elle, race blanche, vêtu d’un costume de prix, sans doute fait sur mesure. Lisa baissa les yeux, les chaussures allaient de pair. Elle revint vers son visage, rien de marquant sauf une petite fossette au menton. Un aspect séduisant, l’air sûr de lui et un charme indéniable qui devait plaire aux femmes.
— Hello, lui dit-il d’une voix douce.
— Bonsoir, répondit-elle en cherchant une excuse pour s’éclipser. Ce n’était pas la première fois qu’un consommateur-spectateur attendait la fin pour venir la draguer. Parfois elle se laissait prendre au jeu, mais ce soir elle n’avait qu’une envie : retrouver son appartement, son piano et rejouer la chanson de John Lennon pour ne pas l’oublier, au cas où le papier viendrait à disparaître comme les deux fantômes.
— Vous avez une voix magnifique et un jeu aérien.
— Merci, répondit-elle en soupirant pour lui montrer que sa phrase était convenue et qu’elle l’avait entendue des centaines de fois.
— Je ne connaissais pas la première chanson que vous avez interprétée. Elle est de vous ?
Lisa hésita, ne sachant pas trop quoi répondre. Puis elle se lança dans un murmure :
— Non, elle a été écrite par un ami qui est mort il y a longtemps. Ce soir, j’ai décidé de la chanter pour la première fois afin de lui rendre hommage.
L’homme la fixa intensément, un sourire apparut sur son visage et il lâcha :
À un moment donné, elle regarda machinalement la salle, un de ses doigts glissa sur le clavier, mais elle se reprit aussitôt et préféra regarder le clavier. Car, face à elle, assis dans un coin, à la place de deux policiers, elle venait de voir John Lennon qui lui souriait.
Elle se força à regarder dans sa direction. Il était toujours là et l’encourageait en frappant des mains. Elle lui sourit et continua de chanter.
Quand elle eut fini sa prestation, elle se servit un grand verre d’eau qu’elle but lentement en regardant en direction de la star. Mais à leur place, les deux policiers en civil étaient réapparus. Elle se dit que tout cela n’était qu’un rêve et même si son aventure était vraie, Peter lui avait dit que les vivants ne pouvaient pas voir les fantômes et vice-versa. De plus, Manhattanhenge était fini. Elle appela la serveuse et lui demanda un verre de bourbon, ce n’était pas dans ses habitudes de boire de l’alcool, mais au diable, elle avait besoin d’un bon remontant pour chasser les fantômes qui la poursuivaient
Lisa se laissa tomber sur le tabouret, elle mit les pages devant elle et ses mains attendirent l’ordre à quelques millimètres des touches. Comme doués d’une vie propre, ses doigts enfoncèrent les touches et les notes s’égrenèrent dans le pub. Elle s’entendit chanter cette chanson qu’elle n’avait écoutée qu’une fois. Sa voix haute et cristalline fit taire les dernières conversations. Une voix que certains comparaient à une lame effilée, tranchante comme de l’acier.
Elle chanta tout en finesse et délicatesse, articulant à la perfection les paroles, donnant du rythme à la mélopée. La chanson ressemblait plus à Imagine qu’à New York City, c’était un vibrant hommage à New York. John Lennon y avait mis toute son âme.
Elle tint la dernière note tandis que ses doigts s’arrêtaient progressivement de courir sur les touches.
Quand elle eut fini, il y eut un court moment de silence suivi par un tonnerre d’applaudissements. Lisa continua avec une chanson classique de son tour de chant, mais une partie de son esprit demeurait dans ce New York peuplé de fantômes.
Une soirée renversante. Après le festival de Dallas contre les Clippers, Brooklyn (29 pts pour Durant, 25 pts pour Irving) a encaissé son premier revers de la saison à Charlotte 106-104, Milwaukee s’est incliné à New York 130-110 (12 pts pour Ntilikina à 4/6 aux tirs, dont 4/4 à 3 pts ; 27 pts pour Giannis Antetokounmpo) et Boston a laissé filer le succès 108-107 à Indiana (Domantas Sabonis, 19 pts, inscrivant le panier de la victoire).