A New York, un immeuble de 7 étages va en gagner 10 de plus
Un promoteur new yorkais envisage de construire un immeuble au-dessus d’une construction existante. Les locataires sont mécontents mais la manœuvre est légalement et techniquement possible.
Dans la Grosse Pomme lorsque l’on envisage de gagner quelques mètres carrés sur les toits, on ne se contente pas de prévoir une surélévation d’un ou deux étages supplémentaires, comme c’est le cas à Paris. Depuis plusieurs semaines déjà, la presse américaine évoque ce projet d’un promoteur qui prévoit de poser dix étages supplémentaires sur un immeuble qui n’en comporte que 7 actuellement.
A la base, le propriétaire des lieux cherchait une source de revenus supplémentaire pour son bâtiment du 711 West End Avenue à New York, où les loyers sont encadrés. Traditionnellement, dans ce genre de projet il faudrait soit indemniser les locataires pour qu’ils quittent les lieux ou alors attendre très longtemps jusqu’à ce que l’ensemble des logements quittent le système de régulation des loyers new-yorkais.
«L’idée est géniale. La réalisation va être délicate, mais pas impossible.»
Jesse M. Keenan, directeur de recherche au Centre d’urbanisme de l’université Columbia
D’où ce choix audacieux: créer un nouvel immeuble dont les appartements seraient destinés à la vente. Pas question de le poser sur l’immeuble existant, ce serait trop lourd. Le nouvel immeuble sera donc construit au-dessus de l’ancien en s’appuyant sur d’immenses piliers autour de la structure existante. On remarque d’ailleurs sur la vue d’artiste qu‘il y a plusieurs mètres d’’écart entre le plafond de l’immeuble existant et le plancher du nouvel immeuble. Ce dernier flottera littéralement au-dessus de la construction existante en s’appuyant sur une plateforme de béton et d’acier.
L’immeuble actuel du 711 West End Avenue
«L’idée est géniale, confie au New York Times Jesse M. Keenan, directeur de recherche au Centre d’urbanisme de l’université Columbia. La réalisation va être délicate, mais pas impossible.» Il est vrai que dans cette ville où se multiplient les constructions ultra-fines sur plusieurs centaines de mètres de haut, ce chantier serait techniquement bien plus facile. D’ailleurs, les autorités ont déjà approuvé le projet en juin, mais sous réserve de contrôles complémentaires devant être menés par un ingénieur indépendant.
Au final, les deux immeubles ne partageront que leur cage d’escalier et d’ascenseur. D’ailleurs, les normes appliquées aux deux constructions seront différentes. Du côté des occupants de l’immeuble actuel, on ne voit pas ce projet d’un bon œil. Un site internet d’information vient d’être lancé pour mobiliser les occupants et faire écho à leurs craintes. Ils se soucient notamment des deux ans de chantier qui leur sont promis au-dessus de leur tête et craignent que la structure en acier sur laquelle reposera le nouvel immeuble ne leur cache de la visibilité. Et les immeubles et l’école voisine se rangent également du côté de ceux qui estiment que le projet menace leur sécurité.