Le New York hyperréaliste du peintre Richard Estes vedette d’une exposition
New York (AFP) – Une nouvelle exposition consacrée au peintre hyperréaliste américain Richard Estes s’est ouverte mardi à New York, regroupant certaines de ses toiles peintes depuis 50 ans.
« Richard Estes, Peindre New York », est la première exposition consacrée à la technique et au processus de création d’un « artiste de classe mondiale, un artisan accompli » qui a « utilisé son talent extraordinaire pour ouvrir des possibilités de forme et de contenu », a expliqué le directeur du musée Glenn Adamson à l’ouverture de cette exposition, prévue jusqu’au 20 septembre au Museum of Arts and Design.
Les toiles d’Estes, 82 ans, reproduisent avec une précision photographique de nombreux endroits emblématiques de New York, Central Park, le Pont de Brooklyn, le Flatiron ou encore le ferry de Staten Island, mais en jouant avec les reflets, la fragmentation géométrique de l’espace, et ajoutant ici et là des détails personnels qui s’apprivoisent avec patience.
« Bus avec un reflet de l’immeuble du Flatiron » (1966-67), montre ainsi un passager à la fenêtre d’un bus, dont le visage se reflète sur le capot mais aussi la vitre d’une voiture, qui reflète aussi l’image du célèbre immeuble triangulaire.
« C’est un artiste très astucieux, très manipulateur », estime M. Adamson. C’est aussi « l’un des plus grands connaisseurs et peintres » de New York, a déclaré le responsable de l’exposition Patterson Sims.
Parmi les oeuvres présentées, l’une d’elles récemment terminée, « Corner Cafe » (2014-2015), n’avait jamais été montrée au public.
L’exposition montre aussi plusieurs des centaines de photos prises par Estes pour créer ses oeuvres : une tâche à laquelle ce natif de l’Illinois, installé à New York depuis la fin des années 50, se consacre habituellement le dimanche matin, quand la ville s’apaise un peu.
Ses toiles ne sont pas basées sur une photo en particulier, explique aussi M. Sims. « Il en prend environ 20 » pour une oeuvre. Il en retire ou ajoute un personnage, bouge un peu les lieux, ou change les couleurs ou autres détails à des fins esthétiques.
Avant d’y glisser sa signature, souvent discrète, sur un câble d’acier de la composition, ou tout en haut d’un immeuble.