L’arrivée de Phil Jackson en mars 2014 devait donner un nouvel élan pour la franchise new-yorkaise, aujourd’hui il n’en est rien. La franchise est au plus bas et une reconstruction s’avère urgente mais par quels moyens ? Cette situation ne peut durer éternellement pour cette franchise historique. Il est ainsi nécessaire d’étudier la direction prise par Phil Jackson et d’en juger son début de présidence.
Nous sommes le 18 mai 2013, les Knicks mettent fin à une saison encourageante en s’inclinant en demi-finale de conférence sur le parquet d’Indiana. Cette époque où les Knicks étaient des candidats crédibles au titre derrière le Heat de LeBron semble bien loin, pire la situation s’est totalement inversée en un an et demi. Alors que l’arrivée de Phil Jackson à la présidence de la franchise en mars 2014 devait faire renouer avec la culture de la gagne, elle semble pour le moment être un échec cuisant.
Une reconstruction totale
Aujourd’hui la situation des Knicks est plus qu’inquiétante, entre le trade surprise de Jr Smith et d’Iman Shumpert ainsi que la possible fin de saison de Carmelo, la saison risque de paraître bien longue du côté de New-York. Si cela ressemble grossièrement à du tanking pur et simple afin de récupérer un bon choix de Draft, on peut douter de la réussite de cette technique. Ne serait-ce tout d’abord par la grandeur de la franchise. A l’image des Lakers, on ne peut imaginer une franchise comme les Knicks rester dans les bas-fonds de la ligue plusieurs années ; la ville ne le supporterait pas.
Cette technique a pu s’avérer payante par le passé (OKC, Philadelphie ?), mais s’étant sans compter sur la présence de… Carmelo Anthony. S’il a rejoint les Knicks en 2010, l’objectif était pour lui de passer un cap et d’augmenter ses chances de titre mais à 30 ans passés, Melo n’a plus le temps. Malgré un manque de structure autour de lui qui fait peine à voir, il est toujours l’une des superstars de la ligue et ne peut se permettre d’être dans une équipe ne visant pas le titre chaque année. Les chances de titre cette année étant oubliées, il serait peut-être une bonne chose pour lui de se soigner et de revenir au top de sa forme pour ce qui pourrait être ses dernières chances de titre.
Un gros poisson en vue ?
En se séparant de joueurs majeurs, les Knicks n’ont pas seulement plombé leur saison ils se sont également dégagés une belle marge salariale pour l’année prochaine. Avec uniquement 5 contrats garantis pour la saison prochaine et l’explosion du salary cap annoncée avec le nouveau contrat télévisé, on peut s’attendre à ce que les Knicks soient très actifs l’été prochain. Ils pourront ainsi signer l’un des nombreux free agent de renom, l’on peut penser à Marc Gasol, Lamarcus Aldridge, Al Jefferson ou encore Rajon Rondo. Les joueurs pouvant épauler Carmelo Anthony seront nombreux mais il est de coutume que rien ne se passe comme prévu à New-York.
Car si les possibilités sont nombreuses, qui risquerait de venir tenter l’aventure dans la Big Apple ? L’on évoque plus particulièrement la venue de Marc Gasol, all-star confirmé qui a clairement passé un cap cette saison avec les Grizzlies de Memphis et qui pourrait s’avérer très utile dans la raquette new-yorkaise. Mais il est difficile d’imaginer qu’un joueur arrivant à maturité avec son équipe vienne rejoindre des Knicks en perdition, la grandeur du marché new-yorkais risque de ne pas suffire. Comment ne pas évoquer le cas de Amar’e Stoudmire qui, arrivé en grande pompe à l’été 2010, est considéré aujourd’hui comme un boulet. Si la ville connaît les attraits que chacun sait, la stabilité et la direction de la franchise laissent à désirer au point de ne plus rendre attrayant le challenge proposé.
Une erreur de casting
Dernière équipe de la ligue, c’est un euphémisme de dire que l’arrivée de Phil Jackson est pour le moment un échec. Son premier gros couac est le refus qu’il a essuyé de la part de Steve Kerr pour devenir le coach de la franchise, préférant rejoindre la franchise californienne de Golden State et au vue des résultats on ne peut lui donner tords. Phil Jackson est arrivé avec une philosophie de jeu, l’attaque en triangle avec laquelle il connut le succès avec les Bulls et les Lakers mais en optant ainsi il a surtout plombé la franchise. Il a cherché en la personne de Derek Fisher une sorte de relais en lui imposant un style de jeu bien définit mais qui ne colle pas forcément avec l’effectif en place. Cela peut expliquer d’ailleurs que Derek Fisher soit toujours aux manettes de l’équipe alors que tout autre coach aurait déjà été remercié tant son apport semble minime.
Il existe un sentiment d’impuissance et c’est bien là le problème, l’on ne voit pas comment la franchise peut se relever dans un futur immédiat. L’arrivée de Phil Jackson fut vécue comme une délivrance, le début de quelque chose de nouveau, d’enthousiasmant mais la désillusion est d’autant plus grande aujourd’hui. New-York n’est pas à son premier coup d’essai en installant une légende NBA à la tête de la franchise. En effet Isiah Thomas de 2003 à 2008 avait lui aussi remodelé l’équipe et n’avait connu qu’une seule qualification en phase finale. Reste à Phil Jackson de ne pas reproduire les erreurs du passé new-yorkais et de donner à cette franchise historique la place qu’elle mérite. S’il avait déclaré lors de sa première conférence de presse « vouloir construire une grande équipe », pour le moment la destruction a bel et bien eu lieu mais la construction semble être parti pour durer