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Le maire de New York, Eric Adams, déclare la guerre à la musique drill – Rolling Stone
Publié 14/02/2022
ParLa Rédaction
Le maire juge que la musique drill, avec son « affichage des armes à feu et de la violence », a joué un rôle dans la mort de deux rappeurs de Brooklyn.
Dans des remarques adressées aux membres de la presse vendredi, Eric Adams, le maire de New York, s’est dit préoccupé par la musique drill, un sous-genre du rap qui s’est notamment épanoui dans son quartier natal de Brooklyn au cours de ces cinq dernières années. Il a qualifié cette musique « d’inquiétante », l’associant à la violence armée, et a semblé rejeter la faute sur les sociétés de réseaux sociaux.
« Nous avons retiré Trump de Twitter, a déclaré Adams. Pourtant, nous autorisons la musique, l’affichage des armes à feu et de la violence. Nous permettons que cela reste sur ces sites. »
Adams a reconnu que sa préoccupation concernant la musique drill est relativement récente. « Je n’avais aucune idée de ce qu’était la drill. J’ai appelé mon fils et il m’a envoyé quelques vidéos, et c’est inquiétant. Nous allons réunir les entreprises de réseaux sociaux pour leur dire qu’elles ont une responsabilité civique en tant qu’entreprise. »
Les remarques d’Adams s’inscrivent dans la lignée des messages anti-rap de la police et des procureurs à travers l’Amérique ces dernières années, une tendance décriée par les artistes, les juristes et les défenseurs de la liberté d’expression. Pourtant, le chef adjoint de la police de New York, Joseph Gulotta, a récemment déclaré au New York Daily News qu’il était erroné d’attribuer à la musique la responsabilité des fusillades récentes impliquant des rappeurs de Brooklyn : « Ce sont des fusillades entre gangs. Je pense que parfois, le rap et les paroles mettent le feu aux poudres et causent des problèmes. Mais je ne pense pas que ce soit le motif sous-jacent ».
Depuis ses débuts dans les quartiers de South Side de Chicago au début des années 2010, la musique drill a souvent été critiquée pour son ambiance sombre et ses paroles menaçantes. Au Royaume-Uni, certains groupes de drill ont même été contraints de demander l’autorisation de la police avant d’enregistrer de la musique.
Aux États-Unis, le premier amendement de la Constitution interdit aux responsables gouvernementaux de restreindre l’expression artistique, une clause qui a été largement comprise comme protégeant les représentations de la violence dans les livres, les films, les peintures et les chansons.
Simon Vozick-Levinson
Traduit par la rédaction