Par Pierre DemouxPublié le 19 févr. 2022 à 14:01
pour voir les tours c’est ici
A New York, ces tours fantômes qui hantent le sud de Manhattan | Les Echos
es dernières flèches à s’élever dans la skyline de Manhattan. Sauf qu’à y regarder de plus près, ce gratte-ciel de 57 étages ressemble davantage à un squelette de béton aux étages ouverts aux quatre vents. Les travaux sont à l’arrêt depuis plus d’un an et demi à cause d’une bataille judiciaire entre le promoteur et le constructeur, laissant le chantier inachevé.
L’un assure que la tour penche légèrement d’un côté, quand l’autre jure qu’elle est parfaitement sûre. Entre les deux, les propriétaires qui ont déboursé une fortune pour ces appartements de luxe tentent de se faire rembourser…
Le nouveau visage de Wall Street
Au-delà de ces bras de fer, la situation d’abandon du One Seaport n’est pas un cas unique autour du Financial District de New York, à la pointe sud de la cité, rapporte le « Wall Street Journal ». « Le projet fait partie de ces immeubles résidentiels lancés au milieu des années 2010, quand le marché était en plein boom. Ces projets architecturalement audacieux devaient ramener une clientèle haut de gamme dans le lower Manhattan, devenu l’emblème de la résilience de la ville après le 11-Septembre, et rivaliser avec les quartiers chics de l’uptown. »
Plus de vingt ans après les attentats qui ont détruit les tours jumelles, le visage du quartier a irrémédiablement changé. Même dans Wall Street, épicentre de la finance mondiale, les banques et les sièges de multinationales voisinent de plus en plus avec des appartements. La tour One Wall Street vient de connaître la plus grande opération de conversion d’immobilier de bureau en immobilier résidentiel, illustrant cette mutation symbolique au coeur du pouvoir économique de Manhattan.
Mais, à l’image de la reconstruction du World Trade Center qui traîne en longueur, « plusieurs de ces projets ont été abandonnés ou piétinent, en grande partie à cause du déclin du marché de l’immobilier de luxe à New York. A cela s’ajoutent, dans certains cas, des problèmes de construction ou des batailles entre promoteurs », note le quotidien américain, qui propose une visite guidée de ces gratte-ciel fantômes.
Pierre Demoux