Archives mensuelles : décembre 2020

Calendrier de l’avent : 5

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Le patron du bar était venu la voir pour lui proposer un engagement un soir par semaine, une demi-heure pour commencer, quand cela lui convenait. Lisa était partie d’un grand éclat de rire et avait refusé tout net. Elle n’imaginait pas un lieutenant de police de New York chantant dans un bar. Pourtant ses collègues l’avaient encouragée à accepter, chanter était mieux que garde du corps ou détective pour arrondir les fins de mois, afin de suppléer les salaires dérisoires de la police new-yorkaise.

Elle répondit qu’elle réfléchirait et qu’elle donnerait sa réponse le lendemain. Pendant toute la nuit, son esprit avait été en ébullition. Durant toutes ces années, elle s’était fait une raison, elle ne deviendrait jamais une star et aujourd’hui elle s’en moquait. Mais l’idée de reprendre la musique, de jouer devant une dizaine de personnes, même si certaines venaient pour l’alcool et la drague, la titillait.

Au petit matin, sa décision était irrévocable, elle accepterait la proposition, qu’importe le cachet que lui donnerait le patron du bar. Même si financièrement cela ne lui apporterait rien, sa santé mentale s’en porterait mieux. Pouvoir s’évader, même une demi-heure par semaine, de son travail, cela n’avait pas de prix.

Alors, depuis ce jour, un soir par semaine, en fonction de son planning et de sa fatigue aussi bien physique que mentale, elle jouait dans ce bar et il y avait de plus en plus d’affluence pour l’entendre. Le bouche-à-oreille fonctionnait à plein rendement.

Des articles sur des blogs parlaient de sa prestation et vantaient sa voix et son sens du rythme. Elle appréciait tous ces encouragements, mais évitait de prendre la grosse tête. Elle avait progressivement adapté son répertoire en fonction de ses goûts musicaux et maintenant elle chantait surtout des chansons sur New York. La ville avait attiré de nombreux compositeurs de tous genres, jazz, rock, rap, blues et autres. Elle n’avait que l’embarras du choix pour piocher dans cette liste pratiquement infinie.

Une sirène d’ambulance la ramena à la réalité. Encore un bruit typique de cette ville, pensa-t-elle. Revoir son passé avait réussi à chasser l’image de la femme morte. Elle finit son café qui avait refroidi, regarda sa montre. Elle était toujours dans les temps et puis, si elle avait une poignée de minutes de retard, ce ne serait pas catastrophique. Les spectateurs ne dévasteraient pas le bar et les retards étaient dans les gènes des artistes.

Elle jeta le gobelet dans la poubelle et quitta le Starbuck. Elle marcha, sans se presser, jusqu’à l’intersection entre la 8th Avenue et la 14th Rue où elle attendit que le feu passe au vert pour traverser. Elle remarqua un attroupement de l’autre côté. Elle haussa les sourcils, aussitôt son instinct de flic reprit le dessus.

Rockin’ Squat rend hommage à New York dans le superbe clip de « NY Network »

Dans son dernier clip, le vétéran du rap Rockin’ Squat rend hommage à la plus grande ville des Etats-Unis, NYC.

Jeu. 03 Décembre 2020 par Team Mouv’

pour écouter : Rockin’ Squat rend hommage à New York dans le superbe clip de « NY Network » (mouv.fr)

Avec NY Network extrait de son album 432Hz, tonton Rockin’ Squat nous emmène au pied des gratte-ciels de New York, dans un clip qui sent bon les années 80/90. Graffiti, Break-Dance, DJing , cette vidéo ultra dépaysante est remplie de références et de symboles, un véritable voyage au pays du Hip-Hop. 

Lui-même résident New-Yorkais pendant une longue période de sa vie, Rockin Squat donne ici à son public sa propre vision de NYC. Il décrit la ville par sa culture et évidemment, par sa musique. En retraçant l’histoire du hip-hop new-yorkais, Mathias Cassel de son vrai nom nous raconte aussi sa propre histoire, celle d’un jeune frenchie qui débarque dans la Grande Pomme au milieu des années 80. 

Rendre hommage et s’amuser avec les symboles 

Pendant que le MC du groupe Assassin découpe un sample de James Brown et nous racontant son épopée ‘ricaine, un véritable déluge de références et d’anecdotes inonde l’écran. Cinéma, musique, vêtements, spectacles etc… Tout est bon pour rappeler à quel point NYC est un concentré de hip-hop. 

De la pochette d’Illmatic de Nas à celle de King of Rock de Run-DMC, Squat s’amuse avec les codes de sa culture qu’il connait sur le bout des doigts. D’ailleurs l’auteur de Sérieux dans nos affaires rend également un bel hommage du rap français en reprenant la pochette de Midnight Marauders du groupe A Tribe Called Quest en remplaçant les têtes des MC américains de l’époque avec celles des rappeurs français actuels pour la pochette de ce single.

Le clip se termine sur un hommage à DJ Duke. Ce grand ami de Rockin Squat et DJ mythique du groupe assassin nous a quittés début novembre 2020 et visiblement, Squat voulait lui rendre un dernier hommage. A tout juste 50 ans, le MC reste sérieux dans ses affaires, et dans la façon dont il parle à ses frères. 

Austin Rivers veut changer l’image négative des Knicks

Ravi d’évoluer à New York, l’arrière veut démontrer que la franchise va dans la bonne direction et peut attirer des grands noms.

pour lire l’article : Austin Rivers veut changer l’image négative des Knicks | Basket USA

Par Jonathan Demay

Après Doc dans les années 1990 (99 matches entre 1993 et 1994), c’est un nouveau Rivers qui va porter le maillot des Knicks puisque Austin a rejoint la franchise de New York la semaine dernière.

Sauf que si Doc Rivers a évolué dans la grande équipe de New York, finaliste en 1994 et qui livrait des batailles mémorables en playoffs face aux Bulls ou encore aux Pacers, Austin, lui, débarque dans une formation très jeune et qui peine à exister depuis quelques années. Les playoffs fuient ainsi New York depuis 2013…

Un constat qui n’a pas dérangé l’arrière, qui au contraire semble galvanisé par le défi et le contexte qui entourent « The Big Apple ».

« On est dans une époque où tout le monde veut surfer sur la vague et jouer dans des franchises où tout va bien », constate Austin Rivers au New York Post« Les gens ont perdu l’envie de redorer le blason d’une équipe. Je ne comprends pas que certains ne veuillent pas jouer dans une ville comme New York. Vraiment, je ne vois pas. C’était évident pour moi : on parle de la Mecque du basket, avec des fans singuliers. Donc pourquoi ne pas faire partie de quelque chose d’unique ? »

Peut-être parce que les ambitions sportives et les perspectives de playoffs des Knicks sont encore faibles ?

« Ils vont dans la bonne direction : du coach aux dirigeants, aux joueurs qu’ils ont draftés », répond le fils de Doc. « C’est facile d’aller dans une équipe qui joue les playoffs depuis quatre ou cinq ans. J’ai connu ça, ce sont des excellentes expériences mais je veux justement les utiliser pour aider cette franchise. On doit changer la dynamique autour des Knicks, celle qui dit que les joueurs ne veulent pas venir. »

Les stars qui ont testé le marché de la « free agency » depuis plusieurs années ont à chaque fois snobé les Knicks.

Kevin Durant et Kyrie Irving ont même préféré Brooklyn en 2019. Austin Rivers peut bien parler du Madison Square Garden, de la ville et du mode de vie new-yorkais, il est conscient que sans des saisons réussies sur les parquets, les arguments extra-sportifs des Knicks resteront très courts pour séduire les meilleurs joueurs du monde.

« On est là pour ça, pour gagner. Allons-nous remporter le titre cette année ? Je ne sais pas. Néanmoins, on doit construire dans la bonne direction. On n’a pas quatre ou cinq All-Stars dans ce groupe, ni de superstars. On a des jeunes et on doit rendre la franchise attractive. On doit être compétitif. Cela doit devenir notre principal avantage : on doit jouer plus dur que les autres équipes. »

calendrier de l’avent : 4

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Elle pensait avoir tout oublié de ses dix années de souffrance à marteler les gammes sur la table de la cuisine avec les touches en bois confectionnées par son père pour son entraînement.

Sans s’en rendre compte, ses doigts s’étaient posés d’eux-mêmes sur les touches avant de les enfoncer et de courir sur le clavier, contents de retrouver un lieu connu qu’ils croyaient perdu à jamais.

Les sensations étaient revenues d’elles-mêmes. Lisa avait joué des morceaux de Chopin, de Mozart avant de changer de registre avec les Beatles puis Elton John, sans voir le temps passer, pour terminer par Imagine de John Lennon qu’elle avait chanté à sa plus grande surprise.

Au début, sa mère avait été sa seule spectatrice ou plutôt admiratrice, puis, morceau après morceau, les discussions s’étaient éteintes dans le restaurant, des clients s’étaient approchés du piano après avoir réglé l’addition, les serveurs s’arrêtaient pour l’écouter. Après avoir plaqué les derniers accords d’Imagine, elle s’était levée et avait fondu en pleurs dans les bras de sa mère et l’avait remerciée en essuyant maladroitement les larmes qui coulaient sur ses joues.

Quand elle avait quitté les bras de sa mère, elle avait regardé le piano en se demandant ce qu’il allait devenir. Au bout d’une seconde de réflexion, sa décision était prise, elle ne refuserait pas ce cadeau.

Le plus dur fut de le transporter dans son appartement au 3° étage. Sa mère l’avait acheté dans une boutique à côté du restaurant et elle avait trouvé originale l’idée de le lui donner dans ce lieu, sans se soucier de la suite. Lisa avait demandé à plusieurs de ses collègues, des costauds, de l’aider et tous avaient accepté sans rechigner.

Plusieurs fois, elle avait cru le voir s’écraser au fond de la cage d’escalier, mais finalement l’instrument était arrivé à bon port. Elle l’avait installé contre le mur donnant sur une cour intérieure et avait prévenu ses voisins qu’elle risquait d’en jouer, mais tous l’avaient rassurée en lui disant que s’il n’y avait pas trop de fausses notes, ils ne se plaindraient pas. Elle avait répondu qu’elle ferait de son mieux.

Pendant une semaine, elle n’y avait pas touché ; quand elle rentrait du commissariat, épuisée de sa journée ou de sa nuit, elle ne se sentait pas la force de jouer. Et puis une question demeurait lancinante dans son esprit : jouer pour quoi, pour qui ? Pour elle, pour les voisins, pour sa mère ? Elle ressentait vis-à-vis de l’instrument un mélange d’excitation et de haine. Il représentait à la fois tout ce qu’elle aimait, mais aussi l’échec de sa vie. L’échec d’être passée à côté d’une grande carrière ou du moins de vivre ou de survivre de sa passion. Ce cadeau était vraiment empoisonné, car tous les jours il lui rappelait ce qu’elle aurait pu être et ce qu’elle était devenue.

Et brutalement, l’amour de la musique remplaça la colère. Après une journée difficile où elle n’avait pas réussi à convaincre un violeur d’avouer et où son avocat, issu d’un grand cabinet, avait mis en pièces son enquête, elle s’était défoulée sur son piano à jouer des airs de jazz et même à laisser libre cours à son imagination.

Les jours suivants, elle avait pianoté pendant un quart d’heure. Elle avait acheté des partitions et le plaisir était revenu petit à petit. Même si elle avait tiré une croix sur sa carrière, elle avait compris qu’abandonner le piano et la chanson avait été une grave erreur.

Après la musique, elle s’était mise à chanter. Au début, elle avait eu du mal, sa voix rauque, saccadée, avait perdu son timbre limpide. Mais Lisa s’était forcée pour retrouver la tonalité de ses vingt ans. Ces moments l’apaisaient et elle oubliait la dureté de son métier. Pendant toutes ces minutes, elle ne pensait plus aux morts, aux tueurs et à toutes les saletés qu’elle nettoyait. Tout cela disparaissait provisoirement de sa mémoire.

Un soir, alors qu’elle buvait une Brooklyn Beer dans un bar de la 9th Avenue avec ses collègues, elle s’était levée sans réfléchir pour s’approcher d’un piano qui attendait désespérément qu’une personne veuille jouer. Elle se moqua complètement des remarques qu’allaient lui lancer les habitués et joua au feeling.

Après le premier morceau, un nocturne de Chopin, elle attaqua Streets of New York de Willie Nile, et se mit à la chanter, les paroles venant d’elles-mêmes. Quand elle eut terminé, tous les présents l’applaudirent et lui demandèrent une autre chanson. Elle avait embrayé sur le standard New York, New York immortalisé entre autres par Franck Sinatra ou Lisa Minnelli. La puissance de sa voix avait empli le bar et elle avait fini sans forcer cette chanson qui était presque sa vie.

Ses collègues avaient réclamé un rappel, mais elle avait refusé pour retourner à sa place et terminer sa bière.

En Toute Franchise : Les New-York Yankees

Publié le  par Martin Keuchel

Pr écouter l’article : En Toute Franchise : Les New-York Yankees (thestrikeoutfrance.com)

En ces temps tristes et confinés, il fallait bien une petite lueur d’espoir pour faire tenir le cœur des afficionados de petite balle blanche. Du coup avec la Team TSO, on a décidé de se retrousser les manches et de vous présenter notre nouvelle création : En Toute Franchise. Dans cette nouvelle série de podcast, l’équipe vous emmènera à la découverte des 30 franchises de MLB afin que vous puissiez (re)découvrir leurs histoires, leurs grands hommes mais aussi leurs impacts sur le baseball, sur le Sports Us voir même sur la culture américaine. Qui sait vous pourriez même découvrir votre nouvelle franchise préférée. Et pour commencer En Toute Franchise, on était obligé de débuter par la plus mythique de toute les équipes : Les New-York Yankees.

Un club plus que centenaire, 27 bagues, 21 numéros retirés et surtout une référence dans le monde du baseball mais également dans l’univers du Sport US et surtout une icône des Etats-Unis, les New-York Yankees est l’équipe la plus mythique de la MLB. Poour accompagner Martin dans ce premier numéro de En Toute Franchise, on accueille Gaetan, membre éminent de TSO, de la communauté francophone mais aussi CM de Yankees France, qui va se faire un plaisir de vous présenter sur un plateau d’argent sa franchise préférée : Les New-York Yankees.

N’hésitez pas à nous faire vos retours sur notre émission, en réagissant sur nos réseaux sociaux. On se fera un plaisir de vous lire. Bonne écoute !!

Calendrier de l’avent : 3

Lisa était entrée dans la police par nécessité. La fibre et la vocation ne l’avaient jamais habitée. Pourtant elle descendait d’une longue lignée de policiers. Un de ses ancêtres avait débarqué à Staten Island à la fin du XIX° siècle. Il avait trouvé une place au sein de la police new-yorkaise grâce à un cousin irlandais, puis son grand-père et son père avaient suivi la même voie. Un chemin qu’elle n’avait jamais envisagé. Non, à partir l’âge de neuf ans, son rêve avait été la musique, depuis le jour où sa mère l’avait inscrite à des cours de piano.
Pendant une dizaine d’années, elle avait continué l’apprentissage de cet instrument, puis avait suivi des leçons de chant, tout en poursuivant ses études et en jouant tous les dimanches sur l’harmonium de l’église.
À vingt ans, elle avait postulé pour la prestigieuse Julliard School, une école privée du spectacle située au cœur de New York, dont la réputation dépassait les frontières des États-Unis. Elle avait été prise après une audition et ce fût le plus beau jour de sa vie. Malheureusement, dans la semaine suivante arriva le plus terrible jour de sa vie.
Une petite frappe, défoncée au crack, avait poignardé à mort son père, un policier passionné, alors que celui-ci venait de l’arrêter après un sordide braquage. Ce drogué avait mis fin à sa carrière de musicienne et de chanteuse. Fille unique, elle s’était retrouvée avec sa mère qui n’avait jamais travaillé, à devoir assumer le prêt de la maison, les cotisations d’assurance-maladie et tout le reste.
L’argent demeurait toujours le nerf de New York et de tous les Américains. Sans lui, la vie vous rejetait sans ménagement. Sans lui, les portes de la Julliard School s’étaient définitivement fermées devant elle. Son père l’avait toujours encouragée dans cette voie et l’avait poussée dans son ambition d’entrer dans le monde de la musique. Il avait économisé pour lui payer ses études, mais du jour au lendemain, la vie de Lisa s’était écroulée. Elle avait dû trouver un emploi pour manger.
Heureusement, des amis de son père avaient réussi à la faire entrer dans la police. Ce n’était pas très glorieux, mais elle n’avait pas refusé cette aide.
Elle avait commencé au bas de l’échelle, à la circulation, puis, petit à petit, elle était montée en grade par concours, revancharde face à la vie, pour arriver au grade de Lieutenant.
Au début, son métier demeurait pour elle purement alimentaire : terminer de payer la maison de sa mère, puis son loyer à elle. Mais au fil des ans, elle s’était laissée prendre à son travail pour devenir une vraie flic qui ne lâchait aucune de ses enquêtes. Dans son commissariat, ses supérieurs la considéraient comme la plus teigneuse.
Le plus dur restait de côtoyer la mort. Elle ne s’y était jamais habituée et ne s’y habituerait jamais. Les autres policiers regardaient la mort avec dédain, pas elle. Et chacun des cadavres qui avait jonché sa carrière continuait de l’accompagner dans sa vie de tous les jours. Pour l’instant sa santé mentale tenait, mais elle avait peur de sombrer dans l’alcoolisme comme de nombreux collègues.
Au fil des ans, sa passion de la musique s’était diluée pour devenir un vague souvenir. Elle avait définitivement tiré une croix sur ses ambitions artistiques. Parfois, elle éprouvait des regrets, d’avoir manqué sa vocation.
Elle s’était mariée avec un policier, mais encore une fois le travail avait brisé le couple. Les papiers du divorce n’avaient été qu’une pure formalité. Ils s’étaient séparés bons amis et se revoyaient de temps en temps. Depuis cinq ans, elle vivait seule dans un appartement de Chelsea qu’elle louait une petite fortune, mais elle ne voulait pas quitter Manhattan. Parfois un homme passait un jour ou deux dans son lit, guère plus. Ensuite, elle replongeait dans les enquêtes qui étaient devenues sa vie.
Et puis il y avait tout juste un an, pour son trente-troisième anniversaire, sa mère l’avait invitée dans un restaurant de Little Italy. À la fin du repas, elle s’était levée, lui avait pris la main pour l’entraîner devant un piano droit qui trônait dans un coin de la salle. Elle avait lancé un : joyeux anniversaire, il est à toi, c’est ton cadeau.
Lisa avait failli rire devant l’incongruité du présent, mais elle s’était retenue en voyant les larmes couler sur les joues de sa mère. Elle s’était assise devant le piano. Pendant un instant, l’idée de se lever, de quitter le restaurant l’avait effleurée, mais elle l’avait abandonnée car sa mère avait dû économiser dollar après dollar pendant toutes ces années pour lui offrir ce piano. Elle avait ravalé sa rage, soulevé le couvercle.

La pandémie a rendu les rues de New York plus dangereuses pour les aveugles.

Delmar Laforgedécembre 1, 2020 in News

Lire sur le sie : La pandémie a rendu les rues de New York plus dangereuses pour les aveugles. – News 24 (news-24.fr)

Pour les piétons qui ne peuvent pas voir ou qui ont une vision limitée, naviguer sur les trottoirs chaotiques et les passages pour piétons de New York était déjà assez risqué avant la pandémie. Mais l’épidémie, disent les aveugles, a rendu la traversée des rues de la ville encore plus risquée et déchirante.

Il a parfois réduit le flux de voitures et de camions, laissant les rues de certains quartiers aussi calmes que les voies de banlieue.

Cela peut sembler une bénédiction pour les New-Yorkais aveugles comme Terence Page. Mais, en fait, le contraire est vrai. Le rugissement normal de la circulation fournit des indices – souvent les seuls – sur le moment où il est temps de s’aventurer dans un passage pour piétons.

«Le silence n’est pas bon pour les aveugles», a déclaré M. Page en balayant sa longue canne verte sur le trottoir le long de la Sixième Avenue à Manhattan, essayant de localiser le trottoir à West 23rd Street.

M. Page a parcouru cette avenue avec confiance, car le passage à niveau est équipé d’un signal sonore qui avertit les piétons lorsqu’ils ont le feu vert de traverser le trottoir. La grande majorité des 13 200 passages à niveau de la ville ne le sont pas.

En conséquence, un juge fédéral a conclu que la ville n’avait pas pleinement protégé certains de ses résidents les plus vulnérables.

Le juge a statué en octobre que «l’absence quasi totale» de ces dispositifs – connus sous le nom de signaux piétons accessibles – violait les droits civils des aveugles en leur refusant l’égalité d’accès aux passages pour piétons de la ville.

La pandémie a également entravé une autre source d’aide. En cas de doute, les personnes aveugles peuvent souvent compter sur d’autres piétons pour les guider ou sur un coude pour s’agripper. Le coronavirus a rendu les autres voyageurs moins enclins à se rapprocher si près, a déclaré M. Page.

Calendrier de l’avent : 2

Lisa réajusta les écouteurs de son iPhone sur ses oreilles et fredonna les paroles de la chanson de Willie Nile : Streets of New York.
Deux joggeuses la dépassèrent en courant tandis qu’un groupe de cadres buvaient leur café en marchant d’un pas rapide vers leur banque tout en discutant sur le cours du Dow Jones. Elle entra dans le Starbuck, éteignit son portable et attendit patiemment son tour comme tout New-Yorkais. Jamais il ne lui serait venu l’idée de prendre la place d’un autre.
Elle commanda un double expresso et, quand elle fut servie, elle s’assit sur un tabouret devant la vitre donnant sur l’avenue. Elle appuya sur play, puis rajouta du sucre dans sa tasse. Son son regard se perdit dans la rue.
Sa journée de travail s’achevait, elle pouvait souffler avant d’attaquer la suivante, totalement différente. Willie Nile laissa place à Harry Belafonte et son New York Taxi. Et pour répondre à la chanson, toute une vague de taxis jaune passa devant elle en file ininterrompue, comme si les rues de New York leur appartenaient et qu’ils avaient chassé tous les véhicules. Les taxis, un autre des symboles forts de New York.
Lisa dégusta son café, et huma l’odeur qui régnait dans le Starbuck. Elle savoura cet instant de tranquillité qu’elle s’accordait, un moment rare dans sa vie de folie. Elle regarda sa montre, vingt heures trois, encore trente minutes avant d’attaquer sa seconde journée, trente minutes de calme.
Elle but une nouvelle gorgée, ferma les yeux et les rouvrit aussitôt en sursautant. Elle renversa du café sur la table. Le corps nu d’une jeune femme venait de s’imprégner dans son esprit. Elle essaya de chasser cette vision, mais rien n’y fit. Elle pensa au match de basket auquel elle avait assisté la veille, sans résultat. Elle ferma à nouveau les yeux, et se concentra sur la voix chaude de Belafonte en imaginant tous les taxis de New York roulant dans les immenses avenues. La chanson n’était plus qu’un lointain murmure et les taxis n’existaient plus pour elle. Le visage tuméfié de la jeune femme demeurait gravé dans son cerveau.
Lisa comprit qu’elle ne s’en débarrasserait aussi facilement. Quatorze années dans la police new-yorkaise, cela laissait des traces indélébiles. Quatorze années à voir des cadavres, et elle ne s’y habituait toujours pas. Sans parler des interrogatoires des criminels, violeurs et autres monstres engendrés par la ville. Quatorze années sans véritable répit, à toujours combattre le crime, sans espoir de gagner la partie.
Avec la pression de la hiérarchie et des politiques pour qui New York devait être une métropole sûre. Une ville où les touristes pourraient se promener la nuit dans le métro sans risquer une agression. La police était presque arrivée à ce résultat. Le crime avait quitté en grande partie le quartier de Manhattan pour se réfugier dans les autres boroughs. Le maire était content de sa politique sécuritaire et maintenant il pouvait s’attaquer au danger des boissons gazeuses et à l’obésité. Un fléau autrement plus difficile à éradiquer que la mafia.
Et pourtant des assassinats se déroulaient toujours dans la Grosse Pomme, comme celui commis la veille et dont l’enquête lui avait été confiée. Une femme d’une vingtaine d’années, belle, blonde, sans doute originaire d’Europe de l’Est, sûrement une prostituée, avait été sauvagement tuée.
Vu la violence des coups portés sur le visage et sur le corps, Lisa avait d’abord parié pour un mac pas satisfait de la recette. Seulement, sur le ventre de la femme étaient peints de façon abstraite deux immeubles côte à côte avec, juste au-dessous des seins : un soleil. Et, au centre de l’astre, un point rouge où le tueur avait frappé.
Lisa ne savait pas si le dessin se trouvait là avant le meurtre ou s’il était l’œuvre de l’assassin. Selon la réponse à cette question, son enquête pouvait prendre des tournures différentes. Elle attendait les résultats de l’autopsie que devaient lui communiquer le lendemain matin ses collègues. Ensuite, elle savait qu’elle devrait plonger dans le monde glauque de la prostitution ou pire, dans le cerveau d’un malade.
Mais ce soir, elle ne voulait plus penser à la jeune fille ni à son meurtrier. Cela serait dur, mais elle devait y arriver.

calendrier de l’avent : 1

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Comme promis voilà mon modeste calendrier de l’avent.

A partir de l’ouvrage Manhattan Ghost de Mickaël Laguere & Phiippe Ward

pour avoir une idée : Manhattan Ghost (riviereblanche.com)

pour voir l’avis de lecteurs : Manhattan Ghost – Philippe Ward – Babelio

La première photo de Mockaël

et le débur de l’histoire

1

Manhattan

30 Mai

08 h 25 PM

The streets of New York
A maze made of iron and stone.
A labyrinth complete,

With edges that cut through the bone.

Les rues de New York,

Un dédale de fer et de pierre.

Un labyrinthe complet,

Aux bords coupants jusqu’à l’os.

They come by the millions,
The hipster, the prince and the clown.
They come ‘cause they know that
Something’s going down…
On the streets of New York.

Ils viennent par millions,

Le hipster, le prince et le clown.

Ils viennent parce qu’ils savent que

Quelque chose descend…

Dans les rues de New York.

Willie Nile : Streets of New York

On the streets of New York

Les rues de New York, Lisa Kilpatrick les connaissait par cœur. Elle était une pure New-Yorkaise ; née trente-quatre ans plus tôt au Lenox Hill Hospital, au cœur de l’Upper East Side, elle avait toujours vécu dans cette ville. Ses seules infidélités avaient été des voyages scolaires à Washington, Boston ou Providence et un voyage de noces à Las Vegas. Voyage qui ne lui avait pas porté bonheur, car elle avait divorcé deux ans plus tard, pour diverses raisons.

Vêtue d’un jean et d’un blouson en cuir noir, Lisa sortit de la bouche de métro au coin de la 14th Rue. Elle marcha d’un pas rapide vers le Starbuck situé un peu plus loin sur la 8th Avenue.

Malgré son mètre soixante-dix-neuf et sa longue chevelure rousse, héritage de ses ancêtres irlandais, elle passait inaperçue dans New York. Personne ne se retournait sur son passage pour la regarder comme un animal curieux. Les New-yorkais étaient trop pressées pour prêter attention aux autres.

Lisa adorait le caractère bien trempé de cette ville qui, et ce n’était pas une légende, ne dormait jamais. Lisa l’aimait, malgré cet individualisme et cette quête effrénée du billet vert. New York bougeait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept et trois cent soixante-cinq jours par an, un véritable mouvement perpétuel.

À New York, des food courts à (re)découvrir, loin des pièges à touristes

Par Sylvie Bigar

pour lire l’article

À New York, des food courts à (re)découvrir, loin des pièges à touristes (lefigaro.fr)

Loin du méga italo-paradiso Eataly, devenu en dix ans une attraction touristique et du Chelsea Market, où le trafic piétonnier menace d’étouffer les curieux malgré les pépites, suivez-nous pour des balades gourmandes moins courues, mais tout aussi délectables.

En raison de la situation actuelle liée à l’épidémie de coronavirus, les dates d’ouverture des monuments et établissements cités dans l’article sont susceptibles d’être modifiées pour l’année 2020.]

Grand Central Terminal : Dining Concourse – Northern Food Hall

Une petite faim ? Quelle bonne excuse pour découvrir (ou redécouvrir) cette magnifique gare de New York qui date de 1913. Ici, d’innombrables possibilités culinaires s’offrent aux voyageurs comme aux visiteurs. Le Northern Food Hall, fondé par le restaurateur Claus Meyer et dédié à la Scandinavie, convient parfaitement pour un petit déjeuner sur le pouce grâce à la foison de pains ambrés et de tartines à la danoise.

Au déjeuner, pourquoi ne pas s’attabler à l’un des comptoirs (des années 1950) Americana de L’Oyster Bar pour six petites huîtres Kumamoto cultivées sur la Côte Ouest, fraîches et fines avant de descendre la rampe qui atterrit dans le Dining Concourse ? À La Chula le chef Julian Medina prépare parmi les meilleurs tacos de la ville, celui aux légumes, léger mais pétillant de saveur. Juste à côté, La Latineria prépare le sancocho, la soupe au bœuf colombienne un remède connu contre la gueule de bois. Epais et intense, le chocolat chaud de Jacques Torres satisfait l’envie de sucré à moins que vous ne puissiez pas résister à l’appel des sirènes de Magnolia Bakery, le magnat des cupcakes.

Pour le café, remonter dans le grand hall et grimper les quelques marches qui mènent à Cipriani Dolci. Le Harry’s Bar et ses gondoles sont bien loin mais la vue sur l’immense fourmilière est incomparable et le café, italien.

Dining Concourse – Grand Central Terminal, 89 East 42e rue, New York NY 10017. Ouvert tous les jours mais vérifier sur le site car certains restaurants (comme l’Oyster Bar) sont fermés le dimanche. €€.

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