Calendrier de l’avent : 20

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— Là, tu m’en demandes trop, il faudrait trouver Houdini, s’il est bien dans cette ville et nous lui poserons la question. Seulement moi, je ne peux rien. Toi seul peux le retrouver.

Peter eut un petit rire.

— Les fantômes n’apparaissent pas sur les caméras vidéo, et je ne me vois pas lancer un appel pour le retrouver. Je n’ai même pas de radio, rien, nous sommes tous les deux.

Lisa regarda sa montre. Il était bientôt minuit. Le soleil se lèverait dans à peu près six heures. Quelques heures pour retrouver le magicien qui pouvait se cacher n’importe où dans New York.

— Si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave, dit Peter, au moins nous savons que nous sommes toujours immortels. Si Lennon a disparu ou s’il a été kidnappé, c’est notre problème, au moins je suis rassuré. Si jamais on peut laisser tomber cette enquête et profiter des heures qui nous restent pour se promener et discuter avant que je te ramène au point de départ.

Lisa hésita et finit par lâcher :

— Non, maintenant que je suis lancée, j’irai jusqu’au bout pour trouver la solution.

— Tu es vraiment comme ton père, un vrai pitbull qui ne lâche rien.

— Oui, j’aimerais connaître le fin mot de cette histoire. Tu ne sais vraiment pas comment on pourrait mettre la main sur Houdini ?

— Franchement, non.

— Commençons par fouiller ce musée, il existe peut-être une pièce cachée ou un passage secret, cela lui ressemblerait.

Ils eurent beau regarder dans tous les coins, sonder les cloisons, ouvrir toutes les armoires, ils ne trouvèrent aucune cachette, aucun indice. Mais Lisa ne fut pas étonnée, un magicien ne divulguait jamais ses tours. Et toujours aucune présence de fantôme.

— C’est amusant, dit Lisa, je viens de lire que toute sa vie Houdini a poursuivi les spirites, qu’il traitait d’escrocs. Il ne croyait pas que les morts pouvaient revenir parler aux vivants. Cela a dû lui faire drôle de se retrouver dans ce monde.

— Il avait raison, nous ne pouvons avoir aucun contact avec vous. Sauf pendant ce Manhattanhenge. Et encore, une seule personne à la fois.

— Nous ne trouverons rien ici, lâcha Lisa d’un ton fataliste. De toute façon, si Houdini a enlevé Lennon, il ne va pas le garder prisonnier dans son musée.

Ils quittèrent les lieux et montèrent dans le taxi.

— Merci de nous avoir attendus, dit machinalement Lisa.

Le chauffeur eut un petit rire en répondant.

— J’ai toute l’éternité devant moi, alors deux ou trois minutes de plus, ce n’est rien. Où allons-nous ? Un tour dans New York by night ?

— Non, au Madison Square Garden comme nous en avions l’intention au début.

— Vous voulez assister à la répétition, lança le chauffeur en accélérant. J’espère que ce sera mieux que l’an dernier, faut dire que je ne suis pas un fan d’opéra. Mais je me suis pratiquement endormi.

— Il est possible que cette année le concert soit annulé, dit Peter.

— Pourquoi ?

Pendant que Peter lui expliquait la situation, Lisa regarda par la vitre, c’était bien New York qu’elle voyait, mais un New York comme au ralenti, un New York de cinéma. Elle se souvint d’une vidéo d’un amateur qui avait filmé les rues et les avenues vides, pas de voitures, pas d’hommes et de femmes. Elle s’était demandée comment il avait pu la réaliser. Car pour elle, New York était synonyme de vie intense. La voix de Peter la tira de sa rêverie.

— Nous sommes arrivés.

Au moment où elle ouvrait la portière, Lisa vit Edgar Allan Poe quitter le Madison Square Garden. Soudain une idée traversa son esprit. Elle dit au chauffeur d’un ton sans réplique :

— Conduisez-nous au Dakota Building.

— Pas de problème, c’est vous les patrons.

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