D’après les révélations de The Intercept, The Long Lines Building à New York n’est pas l’antenne anodine d’AT&T que tout le monde croyait.
Si vous avez déjà visité New York, le bâtiment vous est peut-être familier. Planté en plein cœur du quartier de Manhattan, il s’agit d’un imposant immeuble de béton brut, dépourvu de la moindre fenêtre, digne des plus grandes heures du brutalisme. Jusqu’à peu, on pensait encore que le bâtiment, baptisé The Long Lines Building, n’était qu’une antenne d’AT&T, l’un des plus grands opérateurs téléphoniques et fournisseur d’accès internet américains. Une enquête de The Intercept, qui s’appuie notamment sur des informations fournies par Edward Snowden, vient aujourd’hui contredire cette information –ou, tout au moins, révéler une autre fonction de ce bâtiment.
Car, selon le site d’investigation piloté par Glenn Greenwald, ce grand immeuble de béton abrite, en réalité, une antenne majeure et centre d’écoute de la NSA, l’Agence nationale de la sécurité américaine. Son rôle? Filtrer les communications vers l’international et participer à des opérations de surveillance visant, par exemple, des pays alliés comme la France ou l’Allemagne, mais aussi des organisations internationales comme le Fonds monétaire international ou les Nations unies, ajoute The Intercept.
Résiste aux charges atomiques
Toujours selon les informations du site, le bâtiment, volontairement pensé pour qu’on l’ignore dans le temps malgré sa taille imposante et construit entre 1969 et 1974, serait capable de résister à une charge atomique. Vingt-neuf étages, trois sous-sols, si l’on ignore combien de personnes travaillent effectivement dans cette enceinte, on sait que l’architecte, John Carl Warnecke, prévoyait –outre une autoalimentation en électricité– des espaces de stockage d’eau et de nourriture pour 1.500 personnes. Quant aux appels interceptés, d’après les mémos d’Edward Snowden, pourraient même être écoutés depuis l’intérieur du bâtiment.
Mais alors, que reste-t-il d’AT&T qui était censé occuper ces locaux? D’après les documents publiés par The Intercept, le nom de code «Titanpointe», qui désigne l’immeuble Long Lines, est mentionné à de nombreuses reprises dans des rapports internes de la NSA liés à des opérations de surveillance. Des mentions qui l’associent souvent à «Lithium», un autre nom de code connu pour désigner… AT&T. Une association qui, si l’on regarde quelques années en arrière, n’a rien de bien nouveau.