À trente minutes en train de Manhattan, Berj Yeretzian et Tania Rahal, tous les deux d’origine libanaise, ont ouvert leur restaurant, qu’ils ont baptisé Rosemary and Vine. L’idée est de servir de bons plats végétariens, du bon vin et de la bonne bière, dans un cadre à la fois simple et agréable. «Tout est fait maison, du ketchup aux plats les plus compliqués», soulignent les propriétaires. Accueillant et amical, le restaurant, qui propose une panoplie de plats méditerranéens, connaît un succès immédiat. Non seulement il ne désemplit pas, mais il fait aussi l’objet de plusieurs articles de presse, notamment dans le New York Times et le Huffington Post.
Berj Yeretzian et Tania Rahal s’aiment. C’est à deux voix qu’ils racontent l’aventure de leur restaurant et aussi leur histoire personnelle.
«Nous nous connaissons depuis longtemps. On sortait ensemble. Et puis la vie nous a séparés», raconte Tania Rahal.
Elle se marie, a un enfant, divorce, travaille à Beyrouth dans l’événementiel. Lui s’installe aux États-Unis, suit des études de finances après une courte carrière dans l’ingénierie.
Et puis, il y a six ans, Berj retrouve Tania. Ils se donnent rendez-vous dans un restaurant de Beyrouth. Le courant passe à nouveau entre eux. Il a fallu quelques mois à Tania pour décider de s’installer aux États-Unis. Le couple se marie et a deux enfants.
«Trois filles en tout, elles nous aident au restaurant», lance-t-il en plaisantant. «Je n’avais jamais mis les pieds en Amérique auparavant et il m’a fallu une période d’adaptation, confie pour sa part Tania. Au Liban, la vie est plus facile. Nous sommes plus entourés, plus aidés.»
Le couple décide alors de monter un projet commun. C’est à Rye, dans la banlieue new-yorkaise où ils habitent, qu’ils choisissent d’installer leur restaurant il y a tout juste un an. Berj Yeretzian avoue qu’il n’a pas hésité une seconde à changer une deuxième fois de carrière.
Leurs racines libanaises les inspirent, certes. Ils servent des plats libanais, dont quatre recettes proviennent directement de la cuisine de la mère de Tania Rahal. Les classiques hommos, falafel, fattouch et kebbé de pommes de terre, un baba ghannouj revisité, auxquels sont venus s’ajouter des recettes en provenance de toute la région méditerranéenne: des pâtes, des fromages, des graines, présentés élégamment avec une panoplie de légumes.
Les plats sont sains, un peu sophistiqués et surtout savoureux. « L’un des messages que nous voulons passer: vous pouvez manger sain et bon», note Berj Yeretzian. Et ça passe… Pour preuve, une salle toujours pleine d’habitués et de curieux.
«Le tout est végétarien», souligne Tania Rahal, qui avoue que la chef qu’ils ont choisie, Erica Wides, n’est pas spécialisée dans les plats végétariens, mais elle a réussi à trouver la bonne combinaison pour des recettes exquises.
«Nous servons aussi de très bonnes bières et du bon vin. Nous misons sur les produits locaux de qualité. Cela s’applique aux légumes aussi. La moitié des ingrédients que nous utilisons sont organiques. Aux États-Unis, il existe des institutions qui orientent vos choix dans ce sens et vous informent des produits organiques qu’il est préférable d’acheter pour l’année en cours, par rapport à la qualité des récoltes ou aux quantités de pesticides utilisés», explique, de son côté, Berj Yeretzian.
Le duo avoue qu’ils sont ensemble 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, sans jamais connaître aucun accroc. «Nous avons les enfants et le travail pour nous occuper. Nous n’avons donc pas le temps de nous disputer», note-t-il enfin.