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Manhattan Marilyn » de Philippe Laguerre
Bien connu pour son travail d’éditeur et d’auteur, Philippe Ward (utilisez donc le bouton recherche avec son blaze, bande de cossard(e)s) abandonne son pseudo et signe ce roman de son vrai nom.
Le thriller est la nouvelle forme adoptée par les auteurs d’imaginaire, c.-à-d. de fantastique, fantasy et science-fiction, pour accroître leur lectorat et donc leur retour sur investissement. J’en ai essayé quelques-uns sans accrocher. Celui-là, par contre, est vraiment cool.
Le Philippe est tombé amoureux de la Grosse Pomme, et comme il l’était déjà de Monroe, il nous a concocté un petit mélange goùtu avec sa ville préférée en atmosphère (ça sent le vécu pour un frenchie) et une histoire impossible qui démarre à tombeaux ouverts et ne s’arrête qu’à la fin. C’est, de facto experimento perso, un vrai tourneur de pages où on croise bien sûr l’icône blonde et ses amants, plus ou moins connus, mais on suit surtout une héroine brune qui est un peu son image inversée, un milliardaire sympathique (?) et d’immondes personnages du FBI ou au service d’autres maîtres du monde…
Je ne divulguerai rien de cet imbroglio. J’avoue m’être fait avoir plusieurs fois au tournant (de la page ! faut suivre !) et le grand secret vaut son pesant d’arachides en suspension.
L’auteur semble partager les idées de son héroïne, ex-militaire et membre actif d’Occupy Wall Street, mais son partenaire milliardaire apparaît aussi fort sympathique. Concernant les autres, gentille et méchants, je vous laisse la surprise.
Malgré quelque petites sentences étranges selon ma sensibilité (un fusil qui emprisonne des munitions ou un canapé qui tend des bras réconfortants) qui ont interrompu (le temps d’un haussement de sourcils) ma lecture quasi compulsive, c’est de la belle et sympathique et intelligente histoire à la fois d’aujourd’hui et en provenance d’un monde parallèle.
Je précise – que vous l’ayez noté zoupa – que ça fait des semaines que tout (particulièrement l’adulé et le primé, genre repris chez FolioSF) me tombait des yeux, des mains et du canapé sans que je dépasse la trentième page. Là, c’est carrément à lire, à mon mauvais goût et ô combien humble avis.