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Pour les amateurs de lecture je vous conseille ce bloc et en plus ici il parle d’un livre sur New York
Derrière l’horreur, le 11 septembre 2001 a révélé l’abnégation et le dévouement des corps de pompiers et de policiers new-yorkais. D’autres sont restés dans l’anonymat. Des passants, des employés, des inconnus. Mais aussi un corps relativement peu connu, les “ironworker” ; cette corporation d’ouvriers spécialisés dans la construction des gratte-ciels aux caractéristiques physiques impressionnantes, ne serait-ce que pour leur capacité à travailler sur des poutrelles d’acier à plusieurs centaines de mètres de hauteur sans ressentir le moindre vertige.
Le rugissement des Boeing au-dessus de leur casque les surprirent. Ils levèrent la tête et assistèrent, confondus, à cette scène inimaginable des impacts sur les Twin Towers. Lorsqu’elles s’effondrèrent, il leur fallut bien peu de temps pour venir déblayer les gravats, cisailler les madriers métalliques, extraire les débris, en quête de survivants. La plupart étaient des Mohawks. Parce que ce boulot est devenu l’une de leur tradition depuis que les Canadiens avaient fait appel à eux pour construire en 1886 un pont d’acier sur le Saint-Laurent. Parce que ce peuple possède la particularité d’ignorer le vertige, dit-on. Erreur ! Apprendre à dominer sa peur est simplement dans leur culture. Tout comme il faut savoir appréhender le danger pour mieux l’affronter, élément essentiel de leur culture.
Depuis, près de six générations se sont succédé pour construire l’Amérique d’aujourd’hui. Et pour sauver des vies. Michel Moutot nous le rappelle dans ce roman magistralement documenté. L’histoire de Jack Laliberté, foudroyé par la foudre dans les cieux de Manhattan, et dont la clef à molette est restée cachée, là haut ; dans le squelette de cette tour qui l’a vu chuter dans le vide. L’histoire de John, son propre fils qui a pris la place vacante de son père. Avec quel panache.
Un roman qui relate les destinées de ces indiens d’Amérique du nord, souvent décriés, et pourtant bâtisseurs de l’Amérique. Un peuple qui, il est bon de le rappeler, a gagné, par son travail et son courage, sa place dans le monde des Blancs, sans renier ses croyances et ses traditions. Le World Trade Center n’est plus, tout comme nombre des Mohawks qui l’ont construit. Mais les fils de ces derniers ont repris le flambeau, montant petit à petit la merveilleuse Liberty Tower sur l’emplacement même ou disparurent nombre de victimes innocentes.
Michel Moutot sait de quoi il parle ; correspondant de l’Agence France Presse (AFP) à New York en 2001, il a reçu le prix Louis Hachette pour sa couverture des attentats du 11 septembre. Il avait obtenu auparavant, le prestigieux prix Albert Londres pour ses reportages sur la guerre au Kosovo.
« Ciel d’acier » par Michel Moutot. Éditions Arléa
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